Parcours photographique
Un regard sur le monde, à hauteur d'humain
Pour Baptiste, la photographie n'est pas seulement un art de l'image. C'est une manière d'être au monde. Une façon d'écouter, de s'approcher, de comprendre. Depuis plus de dix ans, il cultive un regard sensible, curieux et lent sur le monde, avec une pratique photographique qui s'inscrit à la frontière du documentaire et du poétique.
Né dans la région nantaise et aujourd’hui basé entre les Alpes et la mer, Baptiste a d'abord évolué dans l'univers de l'éducation. Son goût pour la rencontre et l’accompagnement s’est nourri dans cette première vie professionnelle, avant de s'unir à une passion grandissante pour l'image. En 2012, un premier voyage au Chili marque un tournant : il découvre la photographie comme outil d'expression, de mémoire et de lien. Depuis, il n'a cessé d'affiner son regard et de construire un travail ancré dans le vivant.
Une écriture photographique de la lenteur et du lien
Le style de Baptiste est marqué par une grande douceur visuelle et une précision narrative. Ses images sont souvent baignées d'une lumière naturelle, douce, traversante. Elles captent l'instant sans le figer, en laissant toute sa place au contexte, aux détails, au silence. Il travaille presque exclusivement au 35 mm, une focale fixe qui l’oblige à être près, impliqué, à hauteur d’humain.
Son approche est à la fois documentaire et sensible. Il ne cherche pas à prouver, mais à ressentir. Il photographie pour faire trace, pour transmettre des ambiances, des gestes, des regards, des textures de vie. Dans ses séries comme dans ses commandes, on retrouve cette attention au réel, au subtil, à la beauté discrète du monde.
Le voyage : une expérience partagée
"Voyager, c’est apprendre à regarder autrement." Baptiste aborde chaque voyage comme un chemin de découverte collective. Pour lui, le voyage est une expérience humaine et sensorielle forte, faite de lenteur, d’observation, de contrastes, de rencontres imprévues. Il aime transmettre cette approche du terrain à travers les voyages photo qu’il encadre : en Italie, au Kirghizistan, au Maroc ou en France.
Sa posture d'accompagnant repose sur la bienveillance, l'écoute et la transmission. Il ne propose pas une vision figée de la photographie mais un cadre pour permettre à chacun d'approfondir sa propre démarche. Pour lui, le groupe est une force, une richesse de sensibilités qui s'enrichissent mutuellement. Il aime créer les conditions pour que chacun puisse apprendre des autres, dans une dynamique d'expérimentation libre et collective.
Des sujets engagés, ancrés dans le vivant
Baptiste travaille sur des sujets qui touchent à l’ancrage, aux territoires, à la ruralité, à l’empreinte humaine sur les paysages. Il réalise des reportages pour des collectivités, ONG, institutions, dans une démarche de valorisation des acteurs de terrain et de leur environnement. En parallèle, ses projets personnels interrogent nos façons d'habiter le monde, de nous relier aux autres et au vivant.
Il a voyagé dans une vingtaine de pays (Chili, Kirghizistan, Écosse, Pérou, Maroc…), toujours avec ce même regard curieux, modeste et à l’écoute. Il aime les territoires en marge, les espaces de frictions, les paysages traversés par des histoires humaines.
Transmission et engagement artistique
En plus de ses accompagnements de voyage, Baptiste anime des ateliers photo, participe à des expositions, des résidences, et collabore avec des acteurs du champ social et culturel. Il conçoit la photographie comme un outil de narration partagée, un langage pour dire le monde autrement.
Il cite volontiers Sebastiao Salgado, Harry Gruyaert ou Bernard Plossu parmi ses inspirations, mais revendique une photographie intuitive, dépouillée, résolument contemporaine. Il ne photographie pas pour être vu, mais pour offrir un espace à l'autre.
Une poésie documentaire
Ce qui caractérise le travail de Baptiste, c’est cette capacité à raconter sans bruit. Une photographie lente, modeste, à hauteur d'humain. Une écriture visuelle qui laisse place au ressenti, à la nuance, à la respiration.
Dans un monde débordé d’images, il rappelle que photographier peut encore être un geste de lien. Un art de la présence. Une invitation à faire un pas de côté pour mieux voir, et mieux être.